Vhan Olsen au lycée Valin

Grâce à Lear, le lycée Valin a reçu Vhan Olsen, poète urbain, comédien, performeur, dramaturge et futur romancier, le mercredi 7 décembre 2022, dans le très beau cadre du CDI, reconfiguré pour l’occasion. L’artiste a échangé avec deux classes : la seconde 8 et la première ST2S1. Les lycéens de S08 ont rédigé des articles sous forme d’interviews pour livrer ce qu’ils avaient retenu de cet échange.

À la découverte de Vhan Olsen Dombo

Le 07 décembre 2022, à La Rochelle, les lycéens de Valin ont rencontré au CDI un artiste, Vhan Olsen Dombo. Ils ont commencé par lire des extraits de l’un de ses textes intitulé « Quel quantième du jour », avant de lui poser des questions.

Quels sont les événements qui vous ont marqué durant votre enfance ?

J’ai été marqué par l’ absence de mon père , j’ai donc vécu entouré de femmes. J’ai ressenti un certain vide, qui a été comblé par la poésie mais aussi par des livres, des spectacles que j’ai vus grâce à mes professeurs, car je vivais dans un petit village, j’étais par conséquent très proche d’eux ; la frontière entre le professeur et l’élève était brisée. Malgré les guerres et l’absence de mon père, j’ai eu une enfance heureuse. En 2015, je suis parti du Congo, et c’est seulement après que j’ai compris que mon enfance était terminée.

Pourquoi avoir choisi la France comme refuge ?

J’ai choisi la France pour différentes raisons. Tout d’abord on y parlait la langue que j’apprenais à l’école au Congo. Mais aussi parce que la France est un pays qui accepte les différences de chacun. La vraie raison est que la France est le lieu de naissance des plus grands poètes et écrivains, comme Baudelaire, Jean de la Fontaine, Victor Hugo, Émile Zola…

Pourquoi avoir choisi le surnom Yavé?

Au début je me surnommais Yavé car ma grand- mère m’appelait ainsi. Au Congo on doit mettre « ya » plus le prénom pour l’aîné. « Ya » signifie en congolais « grand », et « vé » signifie « non ». Je me suis donc surnommé ainsi. Pour dire un « grand non ». Maintenant j’ai finalement décidé de m’appeler Vhan Olsen, ce qui me correspond mieux. Je pratique désormais différents métiers. Je suis rappeur, dramaturge, performeur, comédien, mais je suis avant tout poète, et bientôt je serai romancier car je suis en train d’écrire une fiction. J’ai de la chance d’avoir plusieurs cordes à mon arc, cela me permet d’avoir un salaire plus élevé. Mais tout ramène à la poésie. Quand je finis un texte je suis content, et je danse ! La poésie, je la vis. Et souvenez-vous : qui veut écrire doit commencer par lire .

Lucie et Perrine pour le corps de l’article

Grégoire et Malo pour le titre

Vhan Olsen : la poésie dans la peau

Vhan Olsen Dombo est un poète, slameur, dramaturge, comédien et performeur, originaire de Brazzaville au Congo. Il a été exilé suite à des manifestations pour la démocratie dans son pays, puis il a trouvé refuge en France en 2019. Nous avons eu l’honneur de le rencontrer et puis de discuter avec lui durant 2 heures, le mercredi 7 décembre 2022 au CDI du lycée. On a donc pu lui poser des questions auxquelles il a eu la gentillesse de répondre .

Comment avez-vous vécu votre enfance?

J’ai eu une enfance heureuse malgré le manque de mon père. J’étais donc entouré de femmes dans ma famille , et j’ai en quelque sorte réussi à combler ce manque par la poésie. Grâce à mes professeurs qui m’ont initié très vite au monde de la littérature, j’ai pu par la suite réussir à devenir slameur, performeur, comédien, dramaturge et puis poète, ce qui me plaît beaucoup. Je me considère d’ailleurs plus comme rappeur ou poète urbain. Je n’essaye pas de faire changer les choses, je pense que c’est les politiciens qui doivent changer. J’écris pour tendre une main, pour essayer de comprendre. Le plus important est de transmettre. Mais il est vrai qu’à Brazzaville, le slam était une arme de combat, un moyen d’informer et d’alerter.

Quelle est votre source d’inspiration?

La plus grande partie de mon inspiration est tirée de ma vie ou de ce que peuvent vivre les autres. Par exemple, j’ai assisté à une scène de règlement de comptes à Saint-Denis, et j’ai, en quelque sorte pris une balle moi aussi, une balle qui m’a permis d’écrire. Cependant, certains artistes m’inspirent aussi, tels que Nekfeu, Léo Ferré, Jacques Brel, Oxmo Puccino, Guizmo, Gainsbourg, Grand Corps Malade, Abd al Malik et tant d’autres…

Trouvez vous que votre métier est dur?

Je pense qu’en effet, mon métier est assez dur. Personnellement, il peut m’arriver de passer plusieurs nuits à écrire. Tout est plus calme dans la nuit, avec moins de pollution auditive et lumineuse. Entre les spectacles et les nuits à écrire, on ne se repose jamais vraiment. Et comme tout auteur je peux rencontrer des difficultés à écrire. Mais j’aime inventer, pour répondre à la question : comment tu fais avec ce monde ? Tu te construis tes trésors avec l’écriture ! Ce qui m’a toujours sauvé, c’est la poésie, qui brouille toutes les pistes et rend tout universel.

Titouan et Louane pour le corps de l’article

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